DE LA VILLE DE PARIS.

197

[i55o]

A esté conclud, advisé et deliberé que, pour le plus doulx et moings grevable au peuple et habitans d'icelle Ville., en obeyssant au Roy, l'on doibt lever lad. somme de lx" livres tournois à constitucion de rente au denier douze, sur l'imposition du poisson de mer fraiz qui avoit esté par cy devant octroyé par

le Roy avec le poisson salle; c'est assavoir six deniers pour livre oultre et par dessus les xii deniers pour livre d'antienneté.

Et pour ce faire, sera demandé aud. seigneur provision et lettres patentes, qui seront veriffiées èsd. Cours souveraines C.

CCVII [CLVI].

Permission de avoir fontaine X monseigneur le mareschal de Sainct André.

28 février i55o. (Fol. 172 v°.)

Du dernier jour de Fevriar mil v° xlix. Aujourd'uy, sur les lettres missives du Roy envoyées à la Ville de Paris, dont la teneur ensuit:

3 février i55o. "De par lr Roy.

cr Très chers et bien amez, pour ce que nous avons esté advertiz que le gros thuyau du cours des fontaines de la Croix du Tirouer passe par la maison des Filles Pénitentes, bien 'proche de la maison de nostre très cher et bien amé cousin, le s^r de Sainct André'²', mareschal de France, et qu'il pourra advenir que, lorsque nous ferons ce iour en nostre Ville de Paris, nous pourrons quelquefoys nous y retirer, pour adviser à noz affaires secretz et pour n'estre point importunez; à ceste cau se, desirant faire acom-moder lad. maison, vous m indons et commandons que vous faictes prandre dud. gros thuyau ung fil d'eaue de la grosseur d'ung pois, et le faictes conduire ai voz despens en lad. ir aison, ès lieux les plus commodes et necessaires, pour l'usage de nostredict cousin, et luy en faictes expedier telles lettres de

permission que avez de coustume faire expedier aux autres qui ont par cy devant, de vous ou de voz antecesseurs, Prevost des Marchans et Eschevins, eu telz et semblables congez et permissions. En quoy faisant, vous ferez chose qui nous sera très agreable. "Donné à Fonlaincbleaue, le m" jour de Fevrier mil v" xlix."

Signé: "HENRY." Et au dessoubz : "Bourdin."

Mesd, s" les Prevost des Marchans et Eschevins, après avoir oy le Procureur du Roy de lad. Ville, ont ordonné que, suyvant le voulloir du Roy contenu èsd. lectres, sera prins dud. gros thuyau dud. cours des fontaines de la Croix du Tirouer, ou branche deppendant d'icelluy, estant le plus prochain de la maison dud. s^r de Sainct André, la grosseur d'ung poix d'eaue, et que icelle sera conduicte par thuyaulx de plomb jusques en l'ostel d'icelluy seigneur de Sainct André, estant scitué en la rue des Filles Pénitentes'³', ès lieux les plus commodes et necessaires

(1) Indépendamment de cette somme, Henri II demanda encore à la ville, vers la fin de mars suivant, 90,000 livres tournois, comme contribution au rachat de la ville de Boulogne. Notre Registre, dont nous avons à plusieurs reprises constaté les lacunes, ne dit rien dc cette nouvelle imposition, mais dcui documents authentiques en font foi. Ce sont un contrat de vente au Prévôt des Marchands et aux Echevins des plus-values do certaine:) fermes et des lettres patentes, datées de Paris, le 31 mars i55o (11, s.), dont nous extrayons le passage suivant : "Comme pour subvenir et ayder à partie du paiement de la somme, que nous avons promis paier à nostre très cher et très amé frere le roi d'Angletîrre, par le traicté de paix que, avec l'ayde de Dieu, nous avons puis naguères faict et accordé avec luy, pour le recouvrement de nostre ville de Boullongne, avons fait requerir et demander aux Prevost des Marchans et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris nous voulloir secourir et ayder de deniers, jusques à la somme de 90,000 livres tournois, revenant, au denier douze, à la somme ie 7,5oo livres tournois de rente, par chascun an, et que pour l'assignation et seureté du paiement et continuation d'icelle et desfrniz neccessaires, nous leur ferions vendre et aliener jusques à ceste concurance les plus valleurs des fermes de noz aydes et impositions d 1 poisson de mer fraiz et salle, vendu ès halles et ailleurs en noslredicte ville, du huitiesme du vin vendu en detail ès quartier des Halles, la Cité et le Petit Pont, du vin vendu en gros en icelle ville et faulxbourgs, des draps aussi venduz en gros en lad. ville, et antres fermes... - Suit la ratification du contrat de vente desdites plus-values. Ces deux actes sont conservés aux Archive» nationales, sous la cote K 967, n° 23 ' °¹ ². Ils furent homologués par le Parlement, le mercredi 2 avril i55o, n. s. [Registre du Conseil, X^ i566, "ol. 32g.)

(²) Jacques d'Albon, marquis de Fronsac, seigneur de Saint-André, né vers i5o5, nommé maréchal de France cn 1 547, à la place d'Oudart du Biez, tué d'un cou) de pistolet après la bataille de Dreux (19 décembre 1362), où il avait été fait prisonnier.

(3) La rue des Filles-Pénitentes, c';st la rue d'OHéans-Saint-Honoré, où était situé l'hotel d'Orléans, dont ces religieuses occupèrent une partie jusqu'en 1572. A cette époque, Catherine de Médicis ordonna leur transfert à l'abbaye de Saint-Magloire, rue Saint-Denis, et fit construire sur l'emplacement de leur couvent un nouvel hôtel, qui fut connu depuis sous le nom d'Hôtel de Soissons. (Voir Sauval, Hist, et anliqiilés dc la ville de Paris, t. I, p. 076, 578, 579, 58a ; et Félibien, Ilist, (le Paris, t. Il, p. 1113 ot 111 4.)



		DE LA VILLE DE PARIS.		197
[i55o] A esté conclud, advisé et deliberé que, pour le plus doulx et moings grevable au peuple et habitans d'icelle Ville., en obeyssant au Roy, l'on doibt lever lad. somme de lx" livres tournois à constitucion de rente au denier douze, sur l'imposition du poisson de mer fraiz qui avoit esté par cy devant octroyé par				197
			le Roy avec le poisson salle; c'est assavoir six deniers pour livre oultre et par dessus les xii deniers pour livre d'antienneté. Et pour ce faire, sera demandé aud. seigneur provision et lettres patentes, qui seront veriffiées èsd. Cours souveraines C.

CCVII [CLVI].	Permission de avoir fontaine X monseigneur le mareschal de Sainct André. 28 février i55o. (Fol. 172 v°.)

Du dernier jour de Fevriar mil v° xlix. Aujourd'uy, sur les lettres missives du Roy envoyées à la Ville de Paris, dont la teneur ensuit: 3 février i55o. "De par lr Roy. cr Très chers et bien amez, pour ce que nous avons esté advertiz que le gros thuyau du cours des fontaines de la Croix du Tirouer passe par la maison des Filles Pénitentes, bien 'proche de la maison de nostre très cher et bien amé cousin, le s^r de Sainct André'²', mareschal de France, et qu'il pourra advenir que, lorsque nous ferons ce iour en nostre Ville de Paris, nous pourrons quelquefoys nous y retirer, pour adviser à noz affaires secretz et pour n'estre point importunez; à ceste cau se, desirant faire acom-moder lad. maison, vous m indons et commandons que vous faictes prandre dud. gros thuyau ung fil d'eaue de la grosseur d'ung pois, et le faictes conduire ai voz despens en lad. ir aison, ès lieux les plus commodes et necessaires, pour l'usage de nostredict cousin, et luy en faictes expedier telles lettres de			permission que avez de coustume faire expedier aux autres qui ont par cy devant, de vous ou de voz antecesseurs, Prevost des Marchans et Eschevins, eu telz et semblables congez et permissions. En quoy faisant, vous ferez chose qui nous sera très agreable. "Donné à Fonlaincbleaue, le m" jour de Fevrier mil v" xlix." Signé: "HENRY." Et au dessoubz : "Bourdin." Mesd, s" les Prevost des Marchans et Eschevins, après avoir oy le Procureur du Roy de lad. Ville, ont ordonné que, suyvant le voulloir du Roy contenu èsd. lectres, sera prins dud. gros thuyau dud. cours des fontaines de la Croix du Tirouer, ou branche deppendant d'icelluy, estant le plus prochain de la maison dud. s^r de Sainct André, la grosseur d'ung poix d'eaue, et que icelle sera conduicte par thuyaulx de plomb jusques en l'ostel d'icelluy seigneur de Sainct André, estant scitué en la rue des Filles Pénitentes'³', ès lieux les plus commodes et necessaires

(1) Indépendamment de cette somme, Henri II demanda encore à la ville, vers la fin de mars suivant, 90,000 livres tournois, comme contribution au rachat de la ville de Boulogne. Notre Registre, dont nous avons à plusieurs reprises constaté les lacunes, ne dit rien dc cette nouvelle imposition, mais dcui documents authentiques en font foi. Ce sont un contrat de vente au Prévôt des Marchands et aux Echevins des plus-values do certaine:) fermes et des lettres patentes, datées de Paris, le 31 mars i55o (11, s.), dont nous extrayons le passage suivant : "Comme pour subvenir et ayder à partie du paiement de la somme, que nous avons promis paier à nostre très cher et très amé frere le roi d'Angletîrre, par le traicté de paix que, avec l'ayde de Dieu, nous avons puis naguères faict et accordé avec luy, pour le recouvrement de nostre ville de Boullongne, avons fait requerir et demander aux Prevost des Marchans et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris nous voulloir secourir et ayder de deniers, jusques à la somme de 90,000 livres tournois, revenant, au denier douze, à la somme ie 7,5oo livres tournois de rente, par chascun an, et que pour l'assignation et seureté du paiement et continuation d'icelle et desfrniz neccessaires, nous leur ferions vendre et aliener jusques à ceste concurance les plus valleurs des fermes de noz aydes et impositions d 1 poisson de mer fraiz et salle, vendu ès halles et ailleurs en noslredicte ville, du huitiesme du vin vendu en detail ès quartier des Halles, la Cité et le Petit Pont, du vin vendu en gros en icelle ville et faulxbourgs, des draps aussi venduz en gros en lad. ville, et antres fermes... - Suit la ratification du contrat de vente desdites plus-values. Ces deux actes sont conservés aux Archive» nationales, sous la cote K 967, n° 23 ' °¹ ². Ils furent homologués par le Parlement, le mercredi 2 avril i55o, n. s. [Registre du Conseil, X^ i566, "ol. 32g.) (²) Jacques d'Albon, marquis de Fronsac, seigneur de Saint-André, né vers i5o5, nommé maréchal de France cn 1 547, à la place d'Oudart du Biez, tué d'un cou) de pistolet après la bataille de Dreux (19 décembre 1362), où il avait été fait prisonnier. (3) La rue des Filles-Pénitentes, c';st la rue d'OHéans-Saint-Honoré, où était situé l'hotel d'Orléans, dont ces religieuses occupèrent une partie jusqu'en 1572. A cette époque, Catherine de Médicis ordonna leur transfert à l'abbaye de Saint-Magloire, rue Saint-Denis, et fit construire sur l'emplacement de leur couvent un nouvel hôtel, qui fut connu depuis sous le nom d'Hôtel de Soissons. (Voir Sauval, Hist, et anliqiilés dc la ville de Paris, t. I, p. 076, 578, 579, 58a ; et Félibien, Ilist, (le Paris, t. Il, p. 1113 ot 111 4.)